La rue officinale no. 2
L’Odyssée est une épopée attribuée à Homère répartie en 24 chants. On pense qu’elle a été écrite après l’Iliade, vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C.
Elle relate la chute de Troie et le retour d’Ulysse, roi d’Ithaque, après la guerre sujet de l’Iliade.
Dans le Chant X, Ulysse et ses compagnons partirent pour l'île d'Éole qui tenta de les aider à rentrer, puis vers Télépyle, la cité des Lestrygons cannibales.
Ulysse et ses compagnons ne purent s'enfuir qu'avec un navire vers l'île de Circé, où ils restèrent un an.
Ulysse et ses compagnons ne purent s'enfuir qu'avec un navire vers l'île de Circé, où ils restèrent un an.
Circé, fille d’Hélios dieu du soleil, sœur d’Hécate et Tante de Médée, habitait l’île de Eéa selon Homère, ou dans le Latium, selon d’autres sources. Circé était une magicienne puissante, très versée dans l’utilisation des plantes. Elle fut considérée comme une divinité (Homère, Hésiode, Cicéron).
Elle ouvrit ses portes à quelques uns des compagnons d’Ulysse dirigés par Euryloque qui, méfiant, fut le seul à rester dehors. Les hommes qui entrèrent furent transformés en porcs lors du repas et Euryloque repartit vers le navire. Ulysse courut sauver ses compagnons, rencontrant en chemin Hermès qui lui donna un antidote, le moly.
Le héros fut en effet immunisé par l'herbe moly. La magicienne, éprise d'Ulysse, décida de lui rendre ses hommes dans leurs formes humaines et les invita à profiter de son hospitalité.
Après un an, Ulysse décida de repartir. Circé les invita à visiter les Enfers pour que le fantôme de Tirésias leur indique le chemin du retour.
Des générations d’alchimiste, de philologues, de pharmacologues et d’ethnobotanistes se sont efforcées de découvrir l’identité de cette plante magique. Le moly se présente comme l'exacte antithèse du lotus, la plante de l'oubli consommée par les Lotophages, un autre végétal énigmatique présent dans l'Odyssée.
L'identité du moly a donc donné lieu à de multiples hypothèses….
La rue officinale est peut-être cette plante magique qui poussait dans le jardin de Circé.
(STANNARD J., 1962, The plant called moly, Osiris, vol. 14, pp. 254-307).